Russ Lossing

pianist . composer . improviser

As It Grows Reviews


Alll About Jazz

October 14 2004    

Russ Lossing Hat Hut Records  As It Grows

   by  -  Ty Cumbie


Spacious, articulate, and artfully composed, the material heard on Russ Lossing's As It Grows, apparently some of it improvised and some composed, is consistently musical and satisfyingly rangy. Although there's a persistent strain of finespun moodiness that isn't for seekers of the heavy groove, there's enough heart-stopping beauty on this disc to make you forget, momentarily, that  Keith Jarrett ever existed. This is the music Cecil Taylor might've made if he cared about conventional notions of musical pleasureability. All comparisons aside, this is one of the loveliest jazz documents I've heard in some time.  Lossing's own bio claims that he straddles “the line between 20th Century classical music and modern jazz.”  Personally, I wish more straddlers would make up their minds, and I'm happy to report that it seems, at least for half of this project, Lossing did so, choosing the latter form, but filtering it through a refined personal aesthetic. After a handful of loose, improvised pieces, Lossing & Co. launch into the’Suite of Time,’ a five-part Lossing composition that edges back up to that imaginary line. A jazz feel is tenuously maintained by the impeccable drumming of Paul Motian, but the vibe in this suite is definitely more Alice Tully Hall than the Vanguard. Schuller's bowed passages could be out of Boulez. Forgetting stylistic categorization, gorgeous is gorgeous, and that's simply the best word I can  find-Roget notwithstanding-for this music.


This is a fine document of a trio that has clearly developed a sophisticated language. It's mature, serious music, almost somber. It never bounces-it glides, flutters, swoops and sometimes screeches to a sudden halt. It's crisply articulated and nutritiously complex. It is exquisitely recorded. Most importantly, it breathes.       ~ TC


CADENCE MAGAZINE

RUSS LOSSING / ED SCHULLER / PAUL MOTION.  As It Grows. hatOLOGY 605, 51:20, cadencebuilding.com; hathut.com



It’s no great surprise the sheer musical solidity and delicacy of any ensemble with drummer Ed Schuller and drummer Paul Motion.  With a piano, with the worst that could happen is a comparison with a Keith Jarrett trio, which I shan’t do here.  Pianist Lossing, new to me, is a joy.  Yes, he could be said to be of the Jarrett school, but with no hint of auto-pilot and no humming.  Exploration of the themes is what the listener feels, emotionally and intellectually, Schuller laying down a thoughtful path, and Motion, as always, playing a lot yet never sounding busy.  He’s one of the great texture-men.  The articulate writer Art Lange here gets metaphysical rather than informative; I’m assuming his ten part essay is a descriptive of each of the ten tracks, although the final five tunes are labelled under “Suite of Time.”  Highly recommended music, and continued praise to hatHut for the thin packaging.



© Le Temps; 08.08.2004    GENEVA

samedi culturel

JAZZ. Un trio non conventionnel déjoue les règles jazzées du trinitairement correctt


Le mystère selon Motian


Russ Lossing- Ed Schuller- Paul Motian. As it Grows (Hatology 605/Musicora)


Une maille à l'endroit, deux mailles à l'envers. La capacité de cette musique, non à s'autodétruire dans un vain défi avant-gardiste, mais à revenir perpétuellement sur ses acquis la rend inouïe. Inaudible? Pour ceux que le discontinu révulse, sans doute. Parce que ce trio n'a pas grand-chose à voir avec le dernier Brad Mehldau. Les acteurs qu'il met en scène et surtout en jeux (le pluriel n'est pas une coquille) affichent un sens proprement ludique de la prise de risques qui les pousse à collectionner comme des amulettes à peu près toutes les émotions fortes inhérentes à la pratique de l'improvisation.

Il y a d'abord ce Russ Lossing, constitué chef de bande parce qu'il en faut un dans tous les jeux, qui plie le piano-jazz aux rugueuses règles de la musique contemporaine. Secondé par la contrebasse d'Ed Schuller, sorte de machine à sécréter les métamorphoses, il projette sur tout ce qui lui passe sous les doigts l'ombre d'un doute métaphysique. Celui-là même qu'excelle à susciter la batterie de Paul Motian, qui reste, et selon des modalités toujours plus touffues, l'une des énigmes les plus impénétrables du jazz.

C'est lui, comme souvent, qui fait ici office d'œil du cyclone, entraînant dans ses intrigues des partenaires totalement fascinés par sa faconde rythmique et son exigence fictionnelle, qui confère à cette musique un sens du mystère aujourd'hui banni de la place publique.






Cresendo Magizine

JOKER

LE SEUL MAGAZINE BELGE CONSACRE A LA MUSIQUE CLASSIQUE

RUSS LOSSING ED SCHULLER PAUL MOTIAN: AS IT GROWS


Russ Lossing (piano), Ed Schuller (contrebasse), Paul Motian (batterie)51’21-hatOLOGY 605


Agé d’une trentaine d’années, Russ Lossing, issue de la scène down-town New-Yorkaise, s’est révélé à la fin des années nonante aux côtés des saxophonistes John O’Gallager (Abascus, label Omnitone) et Loren Stillman. En tant que leader, le pianiste américain aime cultiver l’art du trio piano/ basse/ batterie comme le démontre de façon assez magistrale son second disque (au sein d’une discographie qui en compte trois) enregistré dans ce format. Entouré de Ed Schuller à la basse et du vétéran Paul Motian à la batterie, As It Grows se révèle être une petite perle dans un genre devenu, depuis Ahmad Jamal et surtout Bill Evans dans les années soixante, extrêmement fréquenté. S’il partage avec beaucoup de ses contemporains (Keith Jarrett, Brad Meldhau, Marc Copland, Stephan Oliva pour ne pas les nommer) des caractéristiques communes -comme un goût évident pour le piano impressionniste et une approche le plus souvent tonale du clavier-, il s’en démarque tout aussi radicalement en faisant la part belle, dans son jeu, au silence (Motion Units, qui ouvre le disque en est le meilleur exemple) et à une certaine forme de dramatisation (Nagual, Verse, la Suite en cinq mouvement qui le clôture) accentuée par un travail en perpétuel (dés)équilibre entre structure et improvisation libre. Une démarche assez comparable, s’il faut réellement trouver un point de comparaison, à celle d’un Paul Bley, le seul de ses confrères auquel on peut très directement rattacher le pianiste new-yorkais. Comme le canadien, Lossing cherche avant toute chose à mettre la forme au service de l’improvisation (ou l’inverse.) Il possède également une sonorité dont la fluidité n’est pas sans rappeler celle du génial aîné. Impeccablement secondé par la basse de Ed Schuller qui travaille souvent à l’unisson du piano, parfaitement soutenu par Paul Motian (1) qui lui offre un cadre rythmique non contraignant qui lui offre un maximum de liberté, Russ Lossing est un pianiste sur lequel il faudra désormais compter. Et As It Grows un disque que l’on devrait retrouver dans les palmarès de fin d’année.


(1) le batteur est une véritable mémoire vivante de l’histoire moderne du trio piano/ basse/ batterie et le lien vivant qui relie Evans à Lossing en passant par Bley, Jarrett et Oliva puisqu’il a joué et enregistré avec tous les précités en commençant, il y a presque un demi siècle par le premier cité.


Technique : 9 (définition, présence des musiciens, qualité de timbre - malgré une réverbération artificielle -, dynamique, tout est parfait dans cette prise de son d’école) – 10





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JazzReview.com

CD Title: As It Grows

Year: 2004

Record label: hatOLOGY

Style: Free Jazz / Avante Garde

Musicians: Russ Lossing (piano), Ed Schuller (double bass), Paul Motian (drums)


Review: Drummer Paul Motian conveys his ineradicable mark of distinction throughout this somewhat open-ended trio date, highlighting the talents of pianist Russ Lossing. Along with bassist Ed Schuller, the artists generally counter each other’s moves via this indubitably spacious, modern jazz expedition. In addition, the album title sums it up rather effectively, as the band causally constructs groove upon groove.

Lossing is a thinking man’s pianist. He intelligently creates and refashions themes within a variety of frameworks. In a nutshell, the music is engineered upon a loose vibe, featuring austere elements seamlessly coalescing with a few swing vamps and staggered choruses.

Schuller serves as the glue, via his nimbly executed walking bass lines, while Motian seemingly tap dances across his drum kit. They kick it up in spots with bop-like patterns, yet the musicians afford themselves ample breathing room for experimentation and counterbalancing movements. Lossing’s muse is partly fabricated upon, soul-drenched tone poems and acute musical observations. He’s a multifaceted artisan, evidenced throughout this altogether mind-bending and undeniably entertaining production! (Recommended…)

Tracks: Motion Units, Coyote Jumps, Nagual, Verse, No Trace, (Suite of time 5-parts) As It Grows, Nothing Exists Without, Form And Color, Other Beings, Naturalness


Reviewed by: Glenn Astarita